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L’information c’est l’état

Ou « Vous n’aurez pas ma haine. »

 Qu’est-ce à dire ?

 Que trop de patients mais trop de thérapeutes, en étiomédecine aussi, ont « oublié » que l’étio sert d’abord et surtout à faire des prises de conscience sur nos errances petites ou grandes de compréhension de ce qui est ou a été notre (et pas celle des autres) responsabilité dans nos échecs et les souffrances qui en ont découlé.

 Que même un évènement (qui peut être quelqu’un) n’est qu’un signifiant de nos souffrances MAIS qu’il n’est que le révélateur de notre gestion plus ou moins bonne de cet évènement, ET que c’est donc cette gestion qui est à l’origine éventuellement de ces souffrances, et non l’évènement supposé en être la cause !

 Par exemple les colères qu’ont créées notre rapport à un évènement ou à quelqu’un sont un (et non le) support sur lequel on a bâti un fonctionnement ou une posture. Mais les conséquences dans notre vie ne sont pas « la faute à l’évènement ou à ce quelqu’un » mais à la rétention des colères sur lesquelles s’appuie toujours notre fonctionnement.

 Une conclusion sous forme de « c’est la faute à » est la garantie d’échec de tout acte thérapeutique et de toute mutation chez un patient mais soyons clairs, la bogue d’un fruit toxique de déni dont le développement est favorisé par l’impertinence de démarches thérapeutiques simplistes sous couvert d’arguments prétentieux et alambiqués. L’imbécillité de la causalité linéaire dans la notion de soin !

  Par contre : « Qu’ai-je gardé de ces colères pour agir ou réagir ainsi et être perçu comme un être en colère ? »

  Ou encore : « Que ne sais-je reconsidérer de mes croyances ou certitudes pour entendre l’autre et communiquer avec lui plutôt que lui faire la guerre ? » (sans parler des intérêts qu’il y a à la faire bien entendu.)

  Un soin d’étio n’est donc PAS la recherche d’un alibi ou d’une excuse à ce qu’on est ou n’est pas ou ce qu’on fait mal ou ne fait pas et qui permet dès lors de se victimiser sans remettre en question ce qu’on a été ou ce qu’on est dans ce qu’on vit, nos croyances et certitudes etc.

  Trop de conclusions de soins en sont encore à justifier des états actuels par des évènements au lieu d’être des remises en question et des constats lucides de ses erreurs, ceci pour avancer vraiment et non se chercher des excuses à chaque fois. Même des personnes au fait de cette notion qu’ils trouvent tellement évidente pour les autres… renâclent et cherchent chez l’autre l’erreur, quand un soin sur eux les révèlent comme ils refusent de se voir.

  L’accompagnement est la perception à un instant t d’un état, quelle qu’en soit la cause supposée ou apparente, sur lequel un être s’est construit comme il pouvait et fonctionne dans ses aliénations que sont ses révoltes, souffrances, croyances, conditionnements, certitudes, dénis, mais conforts aussi, de penser ce qui lui plaît ou l’arrange.. L’évènement ou la cause incriminés ne sont que des signifiants de l’état de l’être accompagné, de la façon dont il les a vécus puis dont il a gardé une mémoire des souffrances associées, ainsi que les révélateurs de la façon dont il s’y est comporté. Mais :

 « Que m’a montré cette expérience que je ne savais pas de moi ? »

Ou encore :

 « Qu’ai-je gardé de cet évènement qui, plus qu’il n’est une cause, me révèle aussi bien? »

  Qu’espérer d’un être qui, à l’issue d’un soin, repart avec la conviction que s’il ne va bien, « c’est la faute à » mais que lui n’a « rien à remettre en question, tout va bien » ? Bien évidemment rien ne bougera suite à un tel blanchiment d’anti ou d’absence de conscience et le refoulement du déni de responsabilité dans sa propre vie.

  L’étiomédecine est un accompagnement thérapeutique responsabilisant ! C’est pour cela qu’elle est thérapeutiquement efficace pour peu que thérapeutes et patients la comprennent ainsi.